De la genèse à l’aboutissement d’un projet de livre musical jeune publique !
Un matin d’automne, j’étais occupé à réfléchir et m’interroger : « Qu’est-ce qui fait la réussite d’un projet ? Pourquoi certains aboutissent et pas d’autres ? ».
Envahie par l’émotion suscitée par ces interrogations restées sans réponses, je partais rejoindre l’établissement scolaire au sein duquel j’encadrais une chorale une fois par semaine depuis trois ans.
J’y avais découvert la joie d’accompagner les enfants du primaire afin de les aider à explorer le terreau des émotions par le chant. Mais je voulais aller encore plus loin que l’enseignement. Ils aimaient apprendre les chansons d’Henri Dès, de Chantal Goya, je leur faisais découvrir la voix délicieuse d’Anne Sylvestre et ses Fabulettes qui recèlent des trésors de poésie, des mélodies merveilleuses et des chansons aux harmonies riches. Je réalisais peu à peu que j’avais envie à mon tour de chanter pour eux.
Le matin suivant, alors que je cherchais comment réaliser cette nouvelle envie, je me souvins d’un CD pour enfants dans lequel j’avais interprété, quelques années auparavant, une quinzaine de chansons. Le projet qui s’intitulait « Victor et Amandine » avait été initié par un auteur /producteur qui avait disparu de la circulation du jour au lendemain peu après la sortie de l’album. Me rendant compte de la difficulté de faire exister cet album par mes propres moyens, je me résolu à oublier ce joli projet.
Pour autant, ma déception passée, mon désir de monter sur les planches et de chanter pour les petits, demeurait intact.
Après moulte réflexions, je me décidais enfin à me mettre au piano et j’osais composer ma première chanson pour enfant : « Ficelle ». Ficelle racontait la vie de mon chat, gros matou à poil long qui passait ses nuits dehors et ses journées à ronfler dans un fauteuil. Puis s’ensuivirent une deuxième, une troisième, une quatrième chanson etc etc.
J’avais écrit une dizaine de chansons, mais en dehors de mes enfants qui aimaient inconditionnellement tout ce qui venait de moi, personne n’était là pour me dire si cela valait la peine de continuer. Remplie de doutes, j’appelais ma meilleure amie chanteuse et musicienne émérite. En effet, j’avais besoin de lui faire écouter ces chansons car j’avais une confiance absolue en la qualité de son jugement artistique et à sa remarquable sensibilité musicale et poétique.
Mon amie m’encouragea à continuer d’écrire et de composer. Comme si sa confiance avait reboosté la mienne, je décidais donc de continuer d’écrire.
Mais très vite je me rendis vite compte qu’il me faudrait trouver du soutien afin de mener à bien mon ambitieux projet. Mon envie était si grande que je me forçais à sortir, moi la casanière impénitente, j’acceptais désormais toutes les invitations à la recherche de gens susceptibles de m’accompagner.
Cela me permis de rencontrer un musicien familier des chansons jeune publique.
Nous travaillâmes donc ensemble sur quelques-unes de mes chansons et le résultat était très encourageant, mais malheureusement le covid et le confinement vinrent à bout de nos efforts.
Lorsqu’il s’est agi de se retrousser les manches à nouveau, sa motivation s’était émoussée, il s’était éloigné de Paris et de mon projet.
Retour à la case départ. Je me retrouvais seule à nouveau, mais une petite voix me soufflait qu’il ne fallait pas baisser les bras.
Je continuais de travailler, d’écrire, de composer, et d’enrichir mon répertoire.
Et la vie me fit croiser le chemin d’un autre musicien et producteur. Il m’avait reçu, il m’avait écouté et il avait aimé mes chansons. Après réflexion, nous avons donc décidé de travailler ensemble.
Pendant près d’une année, nous avons écrit ensemble une trentaine de chansons.
Nous avons réfléchi à quelle forme donner aux chansons en termes de sons et d’orchestrations. Nous avons élargi notre équipe en confiant les orchestrations des cordes, des bois à un arrangeur qui a ajouté à ces mélodies une dimension orchestrale et cinématographique.
Très vite il nous apparut que pour donner une cohérence artistique au projet et trouver un format pour lui donner vie, il fallait en faire un livre disque. Il fallait donc trouver une maison d’édition qui pourrait nous présenter un illustrateur.
Envois de mails, coups de fil, déplacement au salon du livre de la jeunesse afin de rencontrer des éditeurs. Nous avions donc fait le tour de quelques-uns d’entre eux spécialisés dans les livres CD.
Mais après avoir essuyé quelques refus, notre persévérance finit par payer.
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L’histoire d’Annabelle et Nana.
Annabelle se souvient de la petite fille qu’elle était.
Une petite fille qui n’avait jamais sommeil et que l’on surnommait : Nana.
La nuit tombée, blottie au fond de son lit, elle rêvait les yeux grands ouverts, imaginait des histoires fantastiques, des voyages insolites, des fables philosophiques, des aventures romantiques et loufoques.
Elle inventait pour s’endormir toute une galerie de personnages drôles et poétiques :
Un fantôme égaré́, un vampire désœuvré́, une sorcière gourmande, un loup qui rêvait de Katmandou, un petit robot amoureux d’une poupée.
Annabelle a grandi et sur le piano de son enfance, elle a composé des mélodies qui font danser les mots que Nana continue de lui souffler dans le creux de l’oreille.
Aujourd’hui pour tous les enfants qui n’ont pas sommeil, de sa voix douce et rassurante, Annabelle chante
le cycle des saisons, le voyage des hirondelles,
la course des nuages, la musique des rivières…
Des harmonies riches et impressionnistes qui nous font voyager de Montmartre à Broadway.
Nana parle à Annabelle, Annabelle chante pour Nana.
Comptines, berceuses et ritournelles :
des couplets et des refrains pour les petits,
et pour tous ceux qui ont grandi…